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基本説明
Ce livre s'inscrit contre la vision de la Révolution aujourd'hui dominante, pour laquelle après 1789-1790 -la « bonne » Révolution, celle de Sieyès, de Condorcet- ce ne sont plus que flots de sang, massacres affreux, détournements coupables d'une belle idée par les « terroristes », Robespierre, Marat et consorts. Dans cette vision, la Révolution devient « la matrice des totalitarismes », comme l'a soutenu François Furet. Partant de la réception particulièrement favorable du film de Rohmer, « L'Anglaise et le duc », où la Révolution est vue par les yeux de Grace Elliot, ancienne amante du duc d'Orléans, Sophie Wahnich s'interroge sur les raisons de ce « nouveau dégoût ». Pour elle, « il n'est séparable ni du parallèle construit avec l'histoire des catastrophes politiques du XX e siècle, ni de l'idéalisation du modèle démocratique actuel... La Révolution est devenue l'Autre de la démocratie ». La violence est la raison essentielle de ce « dégoût » qui fait de la Révolution « un événement insupportable qui blesse la sensibilité ordinaire actuelle en offrant l'archétype d'une violence infligée et assumée sur le corps de l'ennemi, l'imaginaire d'une cruauté à la fois exceptionnelle et infinie car légitimée, dans l'esprit de ceux qui l'accomplissent, par le sentiment de faire le bien. » La demande de terreur qui s'exprime à partir de l'été 1793 a pour cause l'effroi ressenti par le peuple parisien à la mort de Marat, incarnation de la Déclaration des droits de l'homme. De cet effroi, sublimé lors des funérailles, émergent la nécessité du salut public, la détermination de « mourir pour la patrie en danger ».