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基本説明
Du soutien inconditionnel au maréchal Pétain jusqu'à l'ultra-collaborationnisme en passant par un anticommunisme viscéral, le récit d'un engrenage fatal. L'une des plus sombres pages de l'histoire de France.
La milice française se voulait une chevalerie porteuse de force et de renouveau. Elle devint une phalange maudite. Souvent évoquée, mais peu étudiée, mal connue, la milice a fini par être considérée comme une sorte de Gestapo française au service de l'ennemi, comme un ramassis de pillards et d'assassins. La milice, plus complexe qu'il n'y paraît, est un témoignage extrême des ravages qu'ont pu exercer sur des hommes d'action, patriotes mais bardés d'oeillères, d'abord un " maréchalisme " exacerbé et la phobie de la République, ensuite un anticommunisme obsessionnel et enfin les prédications des ultra-collaborationnistes. Pierre Giolitto explique le fatal engrenage qui, à partir de la débonnaire légion via le Service d'ordre légionnaire (Sol), a conduit en janvier 1943 à la naissance de la milice, sous l'impulsion de Joseph Darnand, héros légendaire de 14-18 et de 39-40, son fondateur, son patron et son âme qui trouvait Vichy trop faible et trop composite. Elle se lança avec conviction, et bientôt avec une violence aiguisée par les attentats dont ses membres étaient victimes, alors qu'elle n'était pas armée (elle ne le sera qu'à partir de novembre 1943), dans la lutte contre tous ceux qui, à ses yeux, étaient des suppôts de la démocratie et des alliés objectifs du bolchévisme : les maquisards et les " Judéo-Saxons ". Enfermés dans la certitude que la défaite de l'Allemagne déboucherait sur une France communiste dans une Europe dominée par Moscou, la milice devint inéluctablement l'alliée de l'occupant.