DANS LA MAIN DE PERSONNE (NUIT SURVEILLEE)

DANS LA MAIN DE PERSONNE (NUIT SURVEILLEE)

  • CERF(2002/09発売)
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  • 製本 Paperback:紙装版/ペーパーバック版
  • 商品コード 9782204070720

基本説明

« Je gagnai, je perdis ( ... ) je jetai / tout dans la main de personne », dit un poème de « Sprachgitter ». C'est peut-être le geste fondamental de la poésie de Celan. « Personne » est l'Interlocuteur, le destinataire. C'est un écrit d'Ossip Mandelstam, « De l'Interlocuteur », qui inspire à Celan l'essentiel de sa réflexion poétologique. Ce texte fait la théorie de la relation dialogique, celle du poète avec son lecteur à venir, qui peut être aussi un poète à venir. À partir du motif de l'adresse du poème à « personne », Celan durcit les positions de Mandelstam. L'acte de confier une bouteille à la mer, don passant d'une main d'homme à l'autre, comme un mot de passe, un schibboleth, n'est pas un échange de contenus, mais un « Geschick » : envoi de destin. Aussi la métaphore « du serrement de mains » vient-elle remplacer celle du « dialogue ». Pour Celan, sa relation à Mandelstam est l'« exemplum » de la relation dialogique. Il s'identifie au poète russe, représentant de la génération des « poètes gaspillés ». Mandelstam lui enseigne le sens tragique de l'histoire, et aussi le primat de la dimension existentielle et éthique de l'écriture, au-delà de tout formalisme. Dans cette relation, le « destin » intervient en trois temps, ou à trois niveaux distincts. À partir de la « direction », Celan-l'Interlocuteur déchiffre le vivre-écrire de Mandelstam comme un destin. Puis il tire la leçon : Mandelstam lui enseigne ce qu'est écrire, quand l'écriture doit produire son propre destin. Enfin, dans certains poèmes de « La Rose de personne », l'identification à Mandelstam induit les plus curieux effets autoprophétiques.